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Analyser un match, c’est anticiper ce qui pourrait se produire lors d’un événement. Un certain nombre de paramètres et d’informations doivent être pris en considération pour mieux appréhender les risques liés à un pari. Cela suppose de se poser les bonnes questions, pour tenter d’anticiper les scénarios possibles et d’y apporter les meilleures réponses.
1- Ce qui pourrait advenir dans un match.
Préalablement à la prise de pari, il apparaît donc indispensable de se demander: que pourrait-il se passer dans ce match ? Cette interrogation, en apparence évidente, est fondamentale, un préalable pour anticiper plusieurs scénarios, d’évaluer les facteurs susceptibles de faire basculer un match et de mesurer l’ampleur de l’incertitude. C’est à partir de cette base que l’on peut espérer prendre une décision éclairée.
Je prendrai un exemple, lorsque dans un match de championnat un favori @1,50 affronte une équipe présumée plus faible quelque soit le contexte, se demander ce qui pourrait se produire permet d’anticiper un déroulement possible et d’évaluer les risques liés à l’incertitude d’un pari. L’équipe qui a la faveur des bookmakers pourrait avoir du mal à trouver la faille, pourrait se heurter à un bloc bas bien en place, manquer d’inspiration offensive etc…
2- Ce qui pourrait compromettre les chances de succès d'un favori attendu.
Il est nécessaire de s’interroger sur ce qui pourrait compromettre les chances du favori. Dans une telle configuration, les facteurs qui pourraient compromettre un résultat sont simples à identifier: ll faut se demander si l’outsider pourrait poser des difficultés et éventuellement inscrire un but ou plusieurs buts. Si l’outsider venait à marquer un but, ouvrir le score, cela pourrait changer la donne, entraver la confiance, compliquer les affaires du favori, et réduire les marges de manœuvre. Pourtant, ces risques sont souvent sous-estimés. Un but concédé en premier peut totalement changer la dynamique du match : il peut éroder la confiance du favori, provoquer une forme de précipitation, désorganiser l’équilibre…
Je dirais dire que dans 65 à 80 % des cas, il est possible d’anticiper le cadre du match, avec une relative précision et ce qui pourrait se produire (anticiper un ou plusieurs scénarios). En évaluant le rapport entre le niveau de risque et la valeur de la cote, on peut juger qu’un pari n’est pas pertinent si le favori montre des limites récurrentes. En envisageant un scénario réaliste, on peut également estimer le nombre probable de buts, ou établir une fourchette de buts estimés. La réussite ou les faits de jeu peuvent influencer résultat, mais l’analyse doit permettre de ramener l’imprévisible à une proportion raisonnable.
3- Ce qui peut faire basculer un match
Dans une continuité, il est important de s’interroger sur ce qui est susceptible de faire basculer un match: les forces en présence, la qualité des individualités à meme de faire la différence à tout moment, la capacité à réagir dans l’adversit, à gérer les temps faibles… Certains matchs serrés peuvent basculer sur un détail, un moment d’inspiration, venir d’une erreur, d’une faille…
Il est nécessaire de prendre en compte les failles susceptibles de compromettre les chances d’une équipe: une défense fragile, une mauvaise gestion des temps faibles, des difficultés mentales récurrentes. Un match que l’on estime équilibré peut soudainement basculer sous l’effet d’un facteur isolé. Ces éléments doivent être identifiés et considérés à leur juste valeur avant une possible prise de décision.
4- Ce qui peut influencer ou "fausser" l’analyse du marché.
Un autre point essentiel réside dans l’analyse du marché des cotes. Certains éléments peuvent, influencer exagérément la perception d’un match : une absence individuelle, une série de résultats récents, ou même, je l’oberseve souvent, des considérations émotionnelles, comme un contexte particulier…. Il n’est pas rare que ces facteurs soient interprétés de manière excessive par l’opinion, le marché, ce qui peut entraîner une distorsion de la valeur réelle. Il faut savoir repérer ces exagérations de marché pour ne pas suivre un mouvement irrationnel.
Il convient donc de se garder d’une tendance aussi récurrente que trompeuse: celle qui consiste à laisser la perception immédiate d’un événement troubler l’analyse rationnelle. Certains faits ou résultats récents sont amplifiés, surinterprétés, au point de masquer la dynamique structurelle d’une équipe. Une victoire contre le cours du jeu, une défaite imméritée, une contre-performance décevante ou un fait de jeu isolé peuvent suffire à influencer le jugement de nombreux observateurs…
5- Enfin, les statistiques.... Elles peuvent apporter des indications utiles, mais sont aussi susceptibles d’induire en erreur lorsqu'elles ne sont pas contextualisées.
Les statistiques peuvent illustrer un état de fait mais deviennent trompeuses si elles sont interprétées de manière…. Une série de victoires, un nombre de buts élevés dans les derniers matchs, ou une possession dominante ne valent que s’ils sont confrontés à la réalité du calendrier, aux profils d’adversaires, au contexte ou aux conditions de jeu. (Une équipe qui a encaissé nombre de buts, à l’extérieur lors des derniers matchs peut mettre l’accent sur la défense)Ce n’est pas tant la donnée elle-même qui a de la valeur mais ce qu’elle illustre, et l’analyse que l’on en fait.
En se posant ces 5 questions, sur l’évolution possible d’un match, les failles potentielles d’un favori, les éléments susceptibles de faire basculer un match, les distorsions de perception liées au marché, ou encore les limites d’une lecture des statistiques, on peut appréhender l’incertitude, anticiper plusieurs scénarios envisageables, et réduire la part d’imprévisible à une proportion plus raisonnable.
Aurélien DESSAUX, chroniqueur, pour Trading365.